Ce qui me rapproche de Balthus :
« Il faut apprendre à guetter la lumière.
Ses inflexions. Ses fuites et ses passagers. Dès le matin, après le petit
déjeuner, après la lecture du courrier, se renseigner sur l'état de la lumière.
Savoir alors s'il est possible de peindre aujourd'hui, si l'avancée dans le
mystère du tableau sera profonde. Si la lumière dans l'atelier sera bonne pour
y pénétrer. » Mémoires
Ce sont ici les ultimes paroles de Balthus, proférées
au terme d'une vie qui a traversé le siècle. Elles ont été murmurées
dans un souffle qui peu à peu allait s'amenuisant et parvenait cependant à être
dominé par la jeunesse des souvenirs demeurés intacts. Balthus raconte son
enfance avec sa mère Baladine et le poète Rainer Maria Rilke, sa vie de bohème
dans le Paris des années 20, ses amitiés avec Picasso, Derain, Artaud, Giacometti,
Saint-Exupéry, Char, Pierre Jean Jouve, Camus. Il parle de ses tableaux, de son
amour pour Setsuko, son épouse japonaise, pour Harumi, sa fille, pour ses
chats, pour les demeures seigneuriales. Il confesse sa foi catholique, ses
extases, et confie surtout ses réflexions sur la peinture, dénonce l'art
contemporain, illusoire et annonciateur de la défaite de la civilisation. Ces
Mémoires sont le fruit d'un travail qui a duré deux années au cours desquelles
Balthus s'est confié avec une rare spontanéité. Il voulait qu'on les comprît
comme des leçons de vie, le dernier enseignement d'un maître qui préférait
exprimer le monde par sa peinture plutôt que de s'exprimer lui-même.
« Je crois que les tableaux ne peuvent pas s'expliquer
par des mots, des discours, par la psychanalyse. Le langage de la peinture est
un langage autonome, spécifique, qui n'a pas besoin d'autres langages pour être
expliqué et compris. »
Balthus fut un peintre rare. Rare par son talent si singulier, par sa
vision de la peinture, par son refus de suivre les modes. Rare aussi par sa
légendaire discrétion, cette réticence profonde à parler de son œuvre. Dans ce
livre d’entretiens commencés en 1989, et se déroulant sur une douzaine
d’années, on peut enfin entendre la véritable voix du peintre. De Paris à la
villa Médicis à Rome, sans oublier la maison de Chassy et les montagnes
suisses, Balthus a vécu dans des cadres privilégiés, et a connu des personnages
brillants, sans jamais renoncer à ses certitudes intimes ni hypothéquer son
art.
Un art dont il parle ici avec finesse et émotion.
Un art dont il parle ici avec finesse et émotion.
Ils sont nés un 18 Février : Auguste Le Breton (1913), Enzo Ferrari (1898), Serge Sauvion (1929), Yoko Ono (1933), Jean-Claude Dreyfus (1946), John Travolta (1954), Christophe Guybet (1963), ...
Ils nous ont quittés un 18 février : Martin Luther (1546), Michel-Ange (1564), Didier Lockwood (2018), ...
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