18 mai 1907 - 31 décembre 1943
Le Grand Jeu, c’est Gilbert-Lecomte qui en assure
la direction et qui en donne le programme dans les termes suivants :
« Pour nos ôter le
souci d’avoir encore, à l’avenir, à rectifier par des paroles de tels
malentendus, une fois pour toutes, nous précisons :
Que nous n’espérons
rien
Que nous n’avons
aucune aspiration mais plutôt des expirations
Que, techniciens de
désespoirs, nous pratiquons la déception systématique dont les procédés connus
de nous sont assez nombreux pour être souvent inattendus
Que notre but ne
s’appelle pas l’Idéal mais qu’il ne s’appelle pas
Qu’il ne faut pas
faire passer notre frénésie pour de l’enthousiasme. (Non, madame, ce n’est pas
beau, la jeunesse.) »
Arrogance joyeuse,
désespoir allègre, refus de s’inféoder qui expliquera les tensions constantes
avec Breton et Aragon, Le Grand Jeu, dont Roger Gilbert-Lecomte est
la plus pure incarnation, est avant tout un beau travail du négatif qui
annonce Debord et les situs. Parmi les « procédés inattendus »,
évidemment, se trouvaient la drogue et l’alcool. Si Daumal écrivit La
Grande Beuverie, on pourra lire ici Monsieur Morphée, empoisonneur
public de Gilbert-Lecomte qui date de 1930 mais qui est resté
inédit jusque très récemment : « Ne pourront jamais
comprendre : tous mes ennemis, les gens d’humeur égale et de sens rassis,
les français-moyens, les ronds de cuir de l’intelligence… » En savoir +
"Devenir tout à fait fou,
illuminé, fou à lier sans liens, sans passé, habité par des songes, rêveur aux
yeux terriblement ouverts, aliéné à la Poésie, la seule maîtresse valable car
elle exige tout, absorbe tout." En savoir +
Son hommage :
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