« Tout
ce que je sais, je l'ai appris à mes dépens.»
« Et l'amitié, qui est un sentiment plus sévère, plus
solidement assis, puisqu'il repose sur tout ce qu'il y a de plus élevé en nous,
la partie purement intellectuelle de nous-même. Quel bonheur de pouvoir dire
tout ce que l'on sent à quelqu'un qui vous comprend jusqu'au bout et non pas
seulement jusqu'à un certain point, à quelqu'un qui achève votre pensée avec le
même mot qui était sur vos lèvres, dont la réplique fait jaillir de chez vous
un torrent de conceptions, un flot d'idées. Un demi-mot de votre ami vous en
dit plus que bien des phrases, car vous êtes habitué à penser avec lui. Vous comprenez
tous les sentiments qui l'animent et il le sait. Vous êtes deux intelligences
qui s'ajoutent et se complètent. »
« Quand nous mourrons, ce n'est que le commencement d'une
série d'autres anéantissements partiels, nous plongeant toujours plus avant
dans l'absolue nuit noire. Ceux qui nous aimaient meurent aussi ; toutes les
têtes humaines, dans lesquelles notre image était à demi conservée, se
désagrègent et retournent à la poussière ; tout ce qui nous avait appartenu se
disperse et s'émiette ; nos portraits, que personne ne connaît plus s'effacent
- ; et notre nom s'oublie -; et notre génération achève de passer.. »
dans sa bibliographie :
RECHERCHE ASSOCIEE :
Pierre Loti portraits,
les fantaisies changeantes,
Bruno Vercier, Plume, 2002, 160 pages
Bruno Vercier, Plume, 2002, 160 pages
Si
Pierre Loti, aujourd'hui, nous fascine, c'est sans doute moins par ses livres
que par l'image qu'il a laissée de lui-même. Rarement écrivain célèbre
a-t-il autant joué avec sa propre apparence, s'est-il autant « exposé ».
Au gré
de ses voyages, des fêtes qu'il donne dans sa maison de Rochefort, transformée
en un théâtre fantastique aux surprenants décors, ou tout
simplement de ses « fantaisies changeantes », il revêt uniformes, costumes,
déguisements de toutes sortes - et puis il pose -, un peu pour les peintres,
beaucoup pour les photographes.
À chaque
fois surgit, phénix insaisissable, un nouveau Loti, plus inattendu que le
précédent.
Aucun
pourtant n'est le vrai Loti, multiple, contradictoire, « infiniment divers »,
et dont la vérité est dans le changement même. L'ensemble de ces images
construit l'autoportrait d'un sujet qui jamais « ne se ressemble», et
qui, l'un des premiers, a saisi que l'artiste pouvait être à lui-même son
propre matériau, soumis aux jeux du drapé, de la lumière et du temps. En savoir +
AUTEURS PROCHES :
Ils sont nés un 10 juin : Gustave Courbet (1819), Theodor Philipsen (1840), André Derain (1880), Paul Tex Lecor (1933),François Morel (1959), Vincent Perez (1964), …
Ils nous ont quittés un 10 juin : Ernest Chausson (1899), Ray Charles (2004), Georges Mathieu (2012), ...
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