03 juin 1954 - 15 août 2011
Ce qui me rapproche d'Allain Leprest :
Nu
Nu, j'ai vécu nu
Naufragé de naissance
Sur l'île de Mal enfance
Dont nul n'est revenu.
Mais Nu, j'ai couru nu
Dans des vignes sauvages
Gonflées de vin d'orage
Et de corsages émus.
Nu, vieil ingénu
J'ai nagé dans tes cieux
Depuis des terres de feu
Jusqu'aux herbes ténues
Nu, j'ai pleuré nu
Dans la buée des miroirs
Le coeur en gyrophare
Qu'est-ce qu'on s'aimait, Samu...
Nu, j'ai vécu nu
Sur le fil de mes songes,
Ce tissu de mensonges,
Mon destin biscornu.
Mais nu, je continue
Mon chemin de tempête
En gueulant à tue-tête
La chanson des canuts.
Nu, je suis venu
Dépouillé de mon ombre
J'voulais pas être un nombre
Je le suis devenu...
Nu, je suis venu
Aux quatre coins des gares
Clandestin d'une histoire
Qui n'a plus d'avenue.
Nu, je suis venu
Pour voler en passant
Un globule de sang
Un neutrone des nues
Mais nu, le torse nu,
Je voudrais qu'on m'inhume
Dans mon plus beau posthume
Pacifiste inconnu
"S.D.F." - Allain Leprest
Recherche associée :
« Toute une génération de chanteurs d’ici, de Kent à Loïc Lantoine, en passant par Enzo Enzo, de rendre régulièrement
hommage à ce maître en goualante rimailleuse qui oeuvre depuis vingt cinq
années avec constance et superbe. Il
existe un mystère Leprest. Il est l'un des plus grands auteurs de la
chanson, salué comme un géant par ses pairs - une quinzaine d'interprètes,
d'Olivia Ruiz à Sanseverino, l'ont chanté l'an passé (1) -, mais il reste
obstinément méconnu du grand public. L'homme n'a rien contre : il cultive ses marges et sa vie pas cadrée.
Il serait temps, pourtant, qu'il sorte enfin de l'ombre médiatique pour que
sa poésie cabossée parvienne au plus grand nombre. Car il est capable de
chansons magiques, et même magistrales, d'un lyrisme sans emphase qui insuffle
aux mots du quotidien une bouleversante poésie. Le coeur du chanteur semble
battre dans chacun de ses vers qui, sous une pudeur absolue, suggèrent les
sentiments les plus brûlants. » --Télérama
J'ai offert ce portrait à
Dans sa discographie :
"Leprest, c’est
mon papa de métier, c’est lui qui m’a mis un peu le pied à l’étrier. Mon entrée
dans le boulot c’était de coécrire avec Allain des chansons pour le chanteur
Jehan. C’était pour moi hallucinant parce qu’ils étaient mes deux artistes
français préférés, chacun dans leur domaine. Avec Allain, on s’est côtoyé
jusqu’à sa mort. "
Sa dédicace (sur le mondèle) en 2015 :
Ils sont nés un 15 août : Walter Scott (1771), Pierre Dac (1893), Aldo Ciccolini (1925), Nino Ferrer (1934), Régine Deforges (1935), Pete York (1942), ...
Ils nous ont quittés un 15 août : Paul Signac (1935), René Magritte (1967), …
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