jeudi 18 février 2021

Balthus

29 février 1908 - 18 février 2001

Ce qui me rapproche de Balthus :

« Il faut apprendre à guetter la lumière. Ses inflexions. Ses fuites et ses passagers. Dès le matin, après le petit déjeuner, après la lecture du courrier, se renseigner sur l'état de la lumière. Savoir alors s'il est possible de peindre aujourd'hui, si l'avancée dans le mystère du tableau sera profonde. Si la lumière dans l'atelier sera bonne pour y pénétrer. » Mémoires





Ce sont ici les ultimes paroles de Balthus, proférées au terme d'une vie qui a traversé le siècle. Elles ont été murmurées dans un souffle qui peu à peu allait s'amenuisant et parvenait cependant à être dominé par la jeunesse des souvenirs demeurés intacts. Balthus raconte son enfance avec sa mère Baladine et le poète Rainer Maria Rilke, sa vie de bohème dans le Paris des années 20, ses amitiés avec Picasso, Derain, Artaud, Giacometti, Saint-Exupéry, Char, Pierre Jean Jouve, Camus. Il parle de ses tableaux, de son amour pour Setsuko, son épouse japonaise, pour Harumi, sa fille, pour ses chats, pour les demeures seigneuriales. Il confesse sa foi catholique, ses extases, et confie surtout ses réflexions sur la peinture, dénonce l'art contemporain, illusoire et annonciateur de la défaite de la civilisation. Ces Mémoires sont le fruit d'un travail qui a duré deux années au cours desquelles Balthus s'est confié avec une rare spontanéité. Il voulait qu'on les comprît comme des leçons de vie, le dernier enseignement d'un maître qui préférait exprimer le monde par sa peinture plutôt que de s'exprimer lui-même.

« Je crois que les tableaux ne peuvent pas s'expliquer par des mots, des discours, par la psychanalyse. Le langage de la peinture est un langage autonome, spécifique, qui n'a pas besoin d'autres langages pour être expliqué et compris. »




Balthus fut un peintre rare. Rare par son talent si singulier, par sa vision de la peinture, par son refus de suivre les modes. Rare aussi par sa légendaire discrétion, cette réticence profonde à parler de son œuvre. Dans ce livre d’entretiens commencés en 1989, et se déroulant sur une douzaine d’années, on peut enfin entendre la véritable voix du peintre. De Paris à la villa Médicis à Rome, sans oublier la maison de Chassy et les montagnes suisses, Balthus a vécu dans des cadres privilégiés, et a connu des personnages brillants, sans jamais renoncer à ses certitudes intimes ni hypothéquer son art.
                                                    
Un art dont il parle ici avec finesse et émotion.


Ils sont nés un 18 Février : Auguste Le Breton (1913), Enzo Ferrari (1898), Serge Sauvion (1929), Yoko Ono (1933), Jean-Claude Dreyfus (1946), John Travolta (1954),  Christophe Guybet (1963), ...

Ils nous ont quittés un 18 février : Martin Luther (1546), Michel-Ange (1564), Didier Lockwood (2018), ...

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