undondemaitre: Franz Liszt # 02

22 octobre 1811 - 31 juillet 1886

Sur l’égoïsme, Liszt écrit ceci :

« L’égoïsme provient de l’aspiration à la félicité infinie du sentir, que jamais rien ne saurait arracher du cœur humain. Cette aspiration est si propre aux grandes et belles âmes que de se créer un bonheur dans l’abnégation, lorsqu’il ne leur est pas donné de le rencontrer dans la possession ambitieuse d’un amour réel ou idéal, qu’il ait une cause divine, une patrie, un pas, Dieu le sait, mais elles trouvent dans la joie de donner et de se donner, qui est leur égoïsme. Elles ne s’aiment point elles-mêmes en aimant leur Dieu, leur patrie, leur cause ou leur art ; mais en les aimant, elles satisfont dans toute sa plénitude à leur besoin d’aimer, comme jamais elles ne pourraient le faire autrement ; elles le savent bien ! …L’égoïsme en tant que sentiment de soi, n’est point aussi stérile ; il abonde même en principes féconds. Quelle qu soit la sphère où il déploie son action, il est la source plus ou moins directe, plus ou moins aperçue et avouée, qui inspire à l’homme le courage de ses convictions, même celui de l’héroïsme. L’activité du génie, même celle de la bonté, n’existerait pas sans l’estime tacite ou implicite que l’on a de soi-même. »

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